J.-C. Buisson, membre d'honneur de l'Institut Tchobanian
J.V. Sirapian, Valérie Boyer et J.-C. Buisson |
Force est de constater qu’un siècle
après les choses n’ont malheureusement pas changé comme l’a montré la récente
guerre d’Artsakh qui a fait des milliers de morts surtout des jeunes.
Vous êtes, cher Jean-Christophe, l’une
des rares voix médiatiques qui nous ont aidés, nous les défenseurs de la cause
arménienne, à combattre la conspiration du silence, comme le font d’autres dans
le champ politique, à l’instar de la sénatrice Valérie Boyer ici présente.
Je vous remercie Cher Jean-Christophe, au
nom de l’Institut Tchobanian, pour vos articles dans Le Figaro magazine
et vos communiqués sur les réseaux sociaux pendant la guerre d’Artsakh,
messages et rapports qui comblaient le silence assourdissant des médias
français pendant au moins les quinze premiers jours de cette agression à deux
tranchants ; le panturkisme et l'islamisme, envers un peuple qui ne
demandait que la Paix. Vous faites partie désormais du cercle des arménophiles.
Sur ma proposition le conseil d’administration de l’Institut Tchobanian a
décidé de vous conférer le Certificat et médaille de membre d’honneur que je
suis heureux de vous remettre, ainsi qu’un souvenir, produit de l’artisanat
arménien.
Ensuite la parole a été donnée à Madame l'ambassadrice Hasmik Tolmajian qui à son tour a remercié chaleureusement J.-C. Buisson pour ses actions en faveur de l'Arménie.
J.C. Buisson, J.V. Sirapian et S.E.M. Hasmik Tolmajian Enfin l'ancien ambassadeur, écrivain et président d'honneur de l'Institut Tchobanian Henry Cuny a pris la parole :
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Cher Jean-Christophe,
Comme
vous sans doute, je découvre aujourd’hui qu’il y a une médaille d’honneur de
l’Institut Tchobanian et je me suis interrogé sur le sens que Tchobanian
lui-même donnait à ce mot : l’honneur. Et je me suis aperçu qu’il
l’accordait très précisément aux circonstances qui nous réunissent, à savoir
l’honneur de ceux, rares à l’époque et bien discrets aujourd’hui, qui prenaient
à cœur de défendre la cause arménienne face aux massacres d’Hamid le rouge et
au génocide qui suivit. A l’occasion des 80 ans d’Anatole France qui fut l’un
des plus engagés dans la dénonciation de ces horreurs, Tchobanian lui écrit ces
mots, datés du 16 avril 1924 : « La
noble amitié que vous avez accordée à l’Arménie et à sa cause est une des œuvres
les plus humaines de votre magnifique existence, et un des grands honneurs, un des plus précieux réconforts que notre
nation, trahie par les politiciens, reçut de l’élite intellectuelle de
l’humanité. Votre nom sera toujours affectueusement béni et vénéré par notre
peuple. » Cette
lettre, d’une certaine manière, c’est à vous qu’elle s’adresse aujourd’hui,
puisque à nouveau victime d’une volonté proclamée de « nettoyage
ethnique » et d’éradication de (je cite) « ces chiens
d’Arméniens » de leurs terres ancestrales, l’Arménie pleure ses morts,
prise en étau entre des voisins dont les dirigeants n’ont à offrir à leurs
peuples, faute des droits élémentaires, que le défoulement de la haine et la
curée des massacres. D’une certaine manière, nous sommes toujours au siècle de
Tchobanian. Et vous avez été, à travers vos témoignages et l’attention que vous
avez portée au dernier conflit, ce noble ami de l’Arménie. Lors
de ma mission en Arménie j’ai toujours senti combien cette notion d’honneur
était fondamentale chez ceux que j’ai rencontrés. En Arménie on honore le
travail comme on honore les jeunes filles ; on honore les parents, la
famille, comme on honore les études : car l’honneur est un tout, il ne se
dissèque pas, il est le résumé d’une vie. En disant cela, je pense avec une
profonde tristesse aux onze étudiants que pleure notre université française,
qui ont tout laissé – parents, fiancée, perspectives du brillant avenir promis
par le diplôme de l’UFAR. - pour défendre leur pays et la mémoire de tous ces
morts qu’Archag Tchobanian ne voulait pas qu’on oublie. Entre
1918 et 1929 Tchobanian avait publié trois volumes intitulés « La Roseraie d’Arménie », une
anthologie de la poésie et de la culture arménienne. Il l’a enrichie d’une
riche iconographie ; églises, reproduction de manuscrits anciens,
khatchkars (ces stèles funéraires où se mêlent la Croix et un soleil
d’éternité). Nos étudiants comme vous-même, cher Christophe, êtes les
continuateurs de cette Roseraie en replaçant l’Arménie à la place qu’elle
mérite et en chassant, selon les mots de Tchobanian, « les lourdes brumes
d’une dure servitude séculaire ». Merci d’avoir ajouté votre rose. J.-C. Buisson devient ainsi le 6e membre d'honneur de l'Institut après Alexandre Del Valle, Frédéric Encel, François Thual, Michel Pazoumian et Zaven Yegavian. Photos (c) Nor Haratch |
Une médaille bien mérité.
RépondreSupprimerTrès cordialement,
Odette
Félicitations ! Excellent choix !
RépondreSupprimerCordialement,
Dzovinar
Très beau discours de CUNY.
RépondreSupprimerRobert A.
Très beaux discours de vous et de Monsieur Cuny, Cher Varoujan.
RépondreSupprimerHélène Richard-Favre
Je suis ravie d'apprendre cette nouvelle. Féliciations.
RépondreSupprimerYerane