dimanche 2 septembre 2012

Lettre à l'ambassadeur de Hongrie

INSTITUT TCHOBANIAN
29 rue E. Dolet
94140 Alfortville - F

                                                                          

                                                                           S.E.M. László TRÓCSÁNYI
                                                                           Ambassade de Hongrie
                                                                           5 bis, Square de l'Avenue Foch
                                                                           75116 Paris


                                                                            Paris, le 1er septembre 2012


Monsieur l’ambassadeur,

Je viens, par la présente, vous exprimer nos plus énergiques protestations et aussi notre indignation concernant la décision inique et scandaleuse du ministre de la Justice de votre pays, Tibor Navracsics, qui a accepté d’extrader un assassin raciste et xénophobe, qui a été condamné à trente ans de réclusion pour avoir tué un officier de l’armée arménienne dans son sommeil, crime « prémédité, malveillant et exceptionnellement cruel », vers son pays d’origine l’Azerbaïdjan sachant pertinemment que cet individu a été élevé, il y a quelques années, au rang de héros national par le président Aliev.

Prétendre que le ministre a cru aux paroles et promesses de ses interlocuteurs azéris pour maintenir le meurtrier en prison relève d’une naïveté extrême qui ne tient pas la route pour un ministre de ce niveau, qui est de plus, vice premier ministre de votre pays. D’ailleurs au moment même où l’assassin a mis les pieds sur le territoire azéri il a été gracié par le président. Aujourd’hui on a su qu’il a été élevé au rang de major, un appartement lui a été offert et le salaire de huit années passées en prison lui sera versé. 

Si, comme on commence à lire dans la presse spécialisée, cette extradition est une contrepartie de l’aide financière importante promise par l’Azerbaïdjan à votre pays, la Hongrie à travers son ministre non seulement se ridiculise vis-à-vis du monde entier se faisant berner par les Azéris, mais de plus doit assumer la honte pour avoir monnayé une décision de justice. Pour cette lâcheté innommable vous serez condamnés par les citoyens de l’Union européenne à laquelle vous appartenez et les Arméniens du monde entier. Quant au ministre, qui aurait dû démissionner immédiatement après cette effroyable humiliation, il sera maudit jusqu’à la fin de ses jours par la famille et les proches de la victime, le Lt. Gurgen Margaryan.


Varoujan SIRAPIAN
Président-fondateur
de l'Institut Tchobanian
Directeur de « Europe & Orient »