mercredi 21 mars 2012

19 Mai : Commémoration des victimes du Kémalisme

19 Mai : Journée Européenne de la Commémoration
des victimes du Kémalisme

 
Michalis Charalambidis
Traduit du grec par N. Lygeros


Le 27 Janvier 1945, l’armée soviétique brisait la porte du camp d’Auschwitz et mettait fin au grand crime d’une décennie contre l’Humanité, le génocide, l’holocauste des Juifs, des Tziganes, des Slaves et d’autres peuples européens.

Après des décennies, le Parlement Européen dans la procédure de construction d’une Europe dans laquelle la plus grande valeur fondamentale serait le respect de la vie humaine a adopté le 27 janvier comme journée de la mémoire des victimes du nazisme. Il s’agissait d’une victoire de l’idéologie de la vie sur l’idéologie de la mort que représentait le nazisme.

Il s’agissait d’une grande victoire du peuple grec, qui résista comme peu de peuples en Europe contre le totalitarisme, lui-même victime de la violence nazie et fasciste, et qui défendit comme peu de peuples en Europe, ses concitoyens grecs de religion juive.

Pourtant dans l’Europe que nous construisons à part égale tous les peuples de ce continent historique, il demeure encore un grand vide morale et politique, lequel ne nous honore pas.

Les Grecs ont connu l’idéologie de la mort sous la forme du nazisme. Ce sont Kalamita dans le Péloponnèse, Kandanos en Crète, Distomo près de Delphes, Hortiatis en Macédoine, Domeniko en Thessalie.

Pourtant l’histoire mentionne que les Grecs ont aussi connu des décennies auparavant la violence génocidaire et l’idéologie de la mort sous la forme du kémalisme. De Kémal le pionnier et le maître d’Hitler. Il existe en réalité, de nombreux Grecs qui ont connu les marches de la mort, « les Auschwitz en cours » de Kemal et plus tard Dachau, Auschwitz Mauthausen de Hitler.

Les Pontiques dans la région de Mésarouna, de Piragi d’Eordéa, de Kérdilia de Macédoine, de Kessariani et Kikinia d’Attique, ont connu les deux maux du XXe siècle le kémalisme et le nazisme.

Les Grecs de Constantinople, d’Ionie, de Thrace, de Chypre et d’autres peuples autochtones d’Asie Mineure, d’Anatolie, les Arméniens, les Assyriens, les Kurdes, les Arabes, ont subi et subissent encore aujourd’hui, depuis des décennies, les violences périodiques du serpent de l’œuf de Kemal et de la mort qu’il diffuse.

Si Dévizlik, le camp de la mort pour les Pontiques, au sud de Trébizonde, avait été condamné, nous n’aurions pas eu Auschwitz. L’histoire des 80 dernières années ont montré que l’impunité continue du kémalisme permet la répétition de la violence génocidaire encore de nos jours.

Les institutions européennes et le Parlement européen dans le processus de l’élargissement et de l’intégration européenne doit mettre un terme au mécanisme continu de la mort que représente le kémalisme.
Il se doit de combler ce grand vide moral et humanitaire qui concerne le passé mais aussi le présent, en instituant le 19 Mai comme Journée Européenne de la mémoire des victimes du génocide.

Il s’agira d’une grande victoire de l’idéologie de la vie et la condamnation de l’idéologie de la mort que représente le kémalisme. Une victoire d’une grande valeur, celle du respect de la vie humaine, laquelle est encore inconnue et pourchassée à Constantinople, à Trébizonde, à Amida, à Antioche, à Kars, à Ankom, à Smyrne. C’est sur cette valeur que se sont fondées les démocraties européennes après la grande guerre contre le nazisme.

Le respect de cette valeur, c’est le sens le plus profond de la construction européenne, de l’Europe que nous voulons. Les protagonistes de cet horizon moral européen, se doivent d’être les hommes politiques grecs et les institutions académiques. Le droit, le rôle et le devoir, leur sont donnés par l’histoire européenne.